Nouveautés 2019 : focus sur l’Outre-mer

Nouveautés 2019 : focus sur l’Outre-mer

Nouveautés 2019 : focus sur l’Outre-mer 150 150 Gescompo

Comme chaque année, la Loi de financement de la Sécurité Sociale et la Loi de Finances apportent leur lot de changements pour l’année à venir. Certaines mesures sont spécifiquement applicables en Outre-mer. En voici un panorama complet…


Dispositif Lodeom en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique et à la Réunion

Le Gouvernement entend simplifier le dispositif d’exonération de cotisations sociales en Outre-mer (dit « Lodeom »). C’est pourquoi, un dispositif spécifique s’applique en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique et à la Réunion.

Dans les entreprises de moins de 11 salariés, ou encore dans les entreprises du secteur du bâtiment et des travaux publics, de la presse ou de la production audiovisuelle, du transport aérien ou de la desserte fluviale ou maritime, si le salaire est inférieur à 1,3 Smic annuel (soit 1 977,58 € pour 2019), l’employeur sera totalement exonéré de cotisations patronales de sécurité sociale. Cette exonération s’effacera de manière dégressive, jusqu’à disparaître complètement lorsque le salaire atteindra 2,2 Smic annuel (soit 40 160,21 € pour l’année 2019).

Un autre barème s’applique aux entreprises employant moins de 250 salariés et ayant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 M € :

  • qui relèvent des secteurs :
  • ○ de l’industrie,
  • ○ de la restauration,
  • ○ de l’environnement,
  • ○ de l’agronutrition,
  • ○ des énergies renouvelables,
  • ○ des nouvelles technologies de l’information et de la communication et des centres d’appel,
  • ○ de la pêche,
  • ○ des cultures marines,
  • ○ de l’aquaculture,
  • ○ de l’agriculture,
  • ○ du tourisme, y compris les activités de loisirs s’y rapportant,
  • ○ du nautisme,
  • ○ de l’hôtellerie,
  • ○ de la recherche et du développement,
  • qui, en Guyane, relèvent des secteurs d’activité éligibles à la réduction d’impôt pour investissements réalisés en Outre-mer, ou qui exercent une activité de comptabilité, de conseil aux entreprises, d’ingénieries ou d’études techniques ;
  • qui bénéficient du régime de perfectionnement actif (régime qui permet de bénéficier d’une exonération de certain(e)s droits et taxes douaniers(ères) concernant les importations dans le but de la transformation et de la réexportation de marchandises).

Dans ces entreprises, lorsque le salaire annuel est inférieur à 1,7 Smic annuel (soit 31 032,89 € pour l’année 2019), l’exonération est totale. Au-delà, elle est dégressive puis devient nulle lorsque le salaire atteint 2,7 Smic annuel (soit 49 287,53 € pour l’année 2019).

Un troisième barème s’applique aux employeurs de moins de 250 salariés et dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 50 M € au titre de la rémunération des salariés concourant essentiellement à la réalisation de projets innovants dans le domaine des technologies de l’information et de la communication.

Dans ce dernier cas, l’exonération est :

  • totale si le salaire est inférieur à 1,7 Smic annuel (soit 31 032,89 € pour l’année 2019) ;
  • plafonnée à ce montant d’exonération si le salaire est supérieur ou égal à 1,7 Smic annuel (soit 31 032,89 € pour l’année 2019) mais inférieur à 2,5 Smic annuel (soit 45 636,60 € pour l’année 2019) ;
  • dégressive si le salaire est égal ou supérieur à 2,5 Smic annuel (soit 45 636,60 € pour l’année 2019) mais inférieur à 3,5 Smic annuel (soit 63 891,24 € pour l’année 2019) ;
  • nulle si le salaire atteint 3,5 Smic annuel (soit 63 891,24 € pour l’année 2019).

Un Décret doit préciser les modalités de l’éligibilité à ce dispositif.

Le montant de la réduction serait calculé chaque année civile, pour chaque salarié et pour chaque contrat de travail, en fonction des revenus pris en compte pour la détermination de l’assiette des cotisations sociales. Une proratisation de la rémunération est prévue en cas de temps partiel.

Le taux de dégressivité, la formule de calcul et la valeur maximale du taux d’exonération seront définis par Décret.

Notez que les entreprises situées dans ces collectivités bénéficient également de l’allègement général des cotisations sociales. A ce titre, l’allègement « étendu », comprenant les cotisations patronales d’assurance chômage, s’applique à compter du 1er janvier 2019 (au lieu du 1er octobre 2019).


Exonération de cotisations sociales à Saint-Martin et Saint-Barthélemy

Aménagement du dispositif Lodeom à Saint-Martin et Saint-Barthélemy

A la suite de la révision du dispositif Lodeom, un dispositif d’exonération de cotisations sociales est spécifiquement applicable à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin.

Les employeurs du secteur privé sont exonérés du paiement des cotisations patronales de sécurité sociale (à l’exception des cotisations d’accident du travail et de maladie professionnelle), dans la limite des 11 premiers salariés ou, sans condition d’effectif, dans les secteurs :

  • du BTP,
  • de l’industrie,
  • de la restauration,
  • de la presse,
  • de la production audiovisuelle,
  • des énergies renouvelables,
  • des nouvelles technologies de l’information et de la communication et des centres d’appel,
  • de la pêche, des cultures marines, de l’aquaculture, de l’agriculture, du tourisme, y compris les activités de loisirs s’y rapportant et de l’hôtellerie.

Peuvent également prétendre à cette exonération :

  • les employeurs de transport aérien assurant la liaison :
  • ○ entre la métropole et Saint-Barthélemy ou Saint-Martin,
  • ○ entre Saint-Barthélemy et Saint-Martin,
  • ○ entre Saint-Barthélemy ou Saint-Martin et la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique ;
  • les employeurs assurant la desserte maritime ou fluviale :
  • ○ dans Saint-Martin ou Saint-Barthélemy,
  • ○ ou assurant la liaison entre ces 2 collectivités,
  • ○ ou assurant la liaison entre l’une de ces 2 collectivités et la Guadeloupe, la Guyane ou la Martinique.

L’exonération est totale pour une rémunération inférieure à 1,4 Smic. Elle est dégressive jusqu’à être nulle lorsqu’elle atteint 3 Smic.

Pour les employeurs de moins de 11 salariés, l’exonération est totale lorsque le salaire est inférieur à 1,4 Smic. Lorsque la rémunération est égale ou supérieure à 1,4 Smic mais inférieure à 2 Smic, l’exonération est plafonnée à celle qui serait due pour une rémunération inférieure à 1,4 Smic. Lorsque la rémunération est égale ou supérieure à 2 Smic mais inférieure à 3 Smic, l’exonération est dégressive.

Les particuliers employeurs ne sont pas concernés par ce dispositif.

Notez que les entreprises situées dans ces collectivités bénéficient également de l’allègement général des cotisations sociales. A ce titre, l’allègement « étendu », comprenant les cotisations patronales d’assurance chômage, s’applique à compter du 1er janvier 2019 (au lieu du 1er octobre 2019).

Mesures d’aides suite à l’ouragan Irma

Les employeurs, installés dans les collectivités sinistrées par l’ouragan Irma en août 2017 et y exerçant leur activité à la date du 5 septembre 2017, peuvent demander jusqu’au 31 mars 2019 un sursis à poursuite pour le règlement de leurs cotisations sociales patronales dues pour les périodes postérieures au 1er août 2017, ainsi que des majorations de retard et pénalités y afférant.

Cette demande entraîne immédiatement et de plein droit, jusqu’au 30 juin 2019, la suspension des poursuites relatives à ces cotisations, ainsi que la suspension du calcul des pénalités et majorations de retard afférentes.

Les employeurs, travailleurs indépendants ou exploitants agricoles de ces collectivités sinistrées par l’ouragan Irma peuvent même bénéficier d’un abandon de créance lié à ces cotisations sociales. Ils doivent, à cette fin :

  • justifier d’une baisse de leur chiffre d’affaires majeure et durable liée aux événements climatiques des 5 et 7 septembre 2017 ;
  • en faire la demande avant le 30 avril 2019 à leur organisme de recouvrement conformément à un modèle restant à fixer par arrêté ;
  • être à jour de leurs obligations déclaratives et de paiement.


Plafonnement de la réduction d’impôt sur le revenu (IR) dans les DOM

A compter de l’imposition des revenus 2018, les limites de la réduction d’IR applicables aux personnes domiciliées dans les DOM et régions d’Outre-mer sont abaissées.

L’impôt sur le revenu 2018 fait ainsi l’objet d’une réduction de :

  • 30 %, dans la limite de 2 450 € (au lieu de 5 100 €) pour les personnes domiciliées en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion ;
  • 40 %, dans la limite de 4 050 € (au lieu de 6 700 €) pour les personnes résidant en Guyane et à Mayotte.


Création des zones franches d’activité nouvelle génération (ZFANG)

La Loi de Finances pour 2019 prévoit :

  • la création des zones franches d’activité nouvelle génération (ZFANG) à compter du 1er janvier 2019 ;
  • l’aménagement corrélatif des abattements applicables en matière de taxe foncière et de CFE ;
  • la suppression des ZRR (zone de revitalisation rurale) et ZFU-TE (zone franche urbaine territoire entrepreneur) dans les départements et régions d’Outre-mer.


Prorogation et modification de la réduction d’impôt pour les investissements réalisés en Outre-mer par l’intermédiaire d’une entreprise imposée à l’IR

Pour les travaux ayant fait l’objet d’une déclaration d’ouverture de chantier à compter du 1er janvier 2019 :

  • le délai de conservation (et de maintien) dans l’affectation est porté à 15 ans pour les travaux de rénovation ou de réhabilitation d’hôtel de résidence de tourisme et de village de vacances classés ;
  • les investissements dans les navires de croisière permettront, sous conditions, de prétendre au bénéfice de l’avantage fiscal ;
  • le délai de mise en location du logement est porté à 12 mois (au lieu de 6) ;
  • l’avantage fiscal est prorogé jusqu’au 31 décembre 2025 dans les DOM et à Saint-Martin.


Modification de la réduction d’IR pour l’achat ou la construction de logements neufs en Outre-mer

Cet avantage fiscal est modifié (sur certains aspects) et prorogé, pour les investissements réalisés dans les DOM, jusqu’au 24 septembre 2018 (au lieu du 31 décembre 2017)


Déduction IS pour investissement productifs dans les DOM et COM

Certaines des conditions d’application de ce dispositif (notamment le seuil de chiffre d’affaires) sont supprimées. Ces modifications sont applicables aux acquisitions d’immeubles à construire et aux constructions d’immeubles n’ayant pas fait l’objet d’une déclaration d’ouverture de chantier à la date du 24 septembre 2018 et aux investissements pour l’agrément desquels une demande n’est pas parvenue à l’administration à la date du 24 septembre 2018.

Notez que les investissements dans les navires de croisière permettront, sous conditions, de prétendre au bénéfice de l’avantage fiscal.

Cet avantage fiscal est prorogé jusqu’au 31 décembre 2025.


Crédit d’impôt en faveur des organismes d’habitations à loyer modéré qui réalisent des investissements dans les logements neufs en Outre-mer

Le crédit d’impôt n’est plus optionnel. Dorénavant, il sera accordé dès lors que les conditions requises sont réunies. Cette suppression de l’option est applicable aux acquisitions d’immeubles à construire et aux constructions d’immeubles n’ayant pas fait l’objet d’une déclaration d’ouverture de chantier à la date du 24 septembre 2018 et aux investissements pour l’agrément desquels une demande n’est pas parvenue à l’administration à la date du 24 septembre 2018.

De plus, cet avantage fiscal est désormais ouvert, sous conditions, aux bailleurs privés : il n’est plus réservé aux bailleurs sociaux.

Cet avantage fiscal est prorogé jusqu’au 31 décembre 2025.


Crédit d’impôt en faveur des investissements productifs en Outre-mer

A compter du 1er janvier 2019 ce crédit d’impôt est recentré : il est réservé aux entreprises qui exercent leur activité dans le département dans lequel l’investissement est réalisé.

De plus, le délai de conservation (et de maintien) dans l’affectation est porté à 15 ans (au lieu de 5 ans) pour les travaux de rénovation ou de réhabilitation d’hôtel de résidence de tourisme et de village de vacances classés.

Enfin, l’avantage fiscal est prorogé jusqu’au 31 décembre 2025 (au lieu de 2020).


Concernant les professionnels de la défiscalisation Outre-mer

A compter du 1er janvier 2019, les obligations d’inscription et de déclaration des intermédiaires en défiscalisation sont renforcées, et l’amende sanctionnant les manquements à ces obligations est ramenée à un montant maximal de 50 000 €.


Réduction d’impôt en faveur de l’investissement social Outre-mer

Le bénéfice de cette réduction d’impôt est étendu, sous conditions, aux travaux de rénovation de logements achevés depuis plus de 20 ans, situés dans certaines communes des collectivités d’Outre-mer et de Nouvelle-Calédonie.


Mesures fiscales diverses

Diverses autres mesures sont prévues pour l’Outre-mer, et notamment :

  • la suppression de l’exonération de taxe sur la publicité foncière et de droits d’enregistrement sur les cessions de logement relevant de la réduction d’IR pour investissements Outre-mer ;
  • la suppression de la TVA non perçue récupérable (dispositif de subventionnement des entreprises qui s’appliquait en Guadeloupe, Martinique et Réunion) ;
  • etc.

Sources :

  • Loi n°2018-1203 du 22 décembre 2018 de financement de la Sécurité sociale pour 2019, articles 8 et 9
  • Loi de Finances pour 2019, n° 2018-1317, du 28 décembre 2018, articles 16, 19, 30, 131, 153

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